Isa se vide le coeur

J'aime le Québec. J'aime mon peuple et ma culture. Mais que diable. Avons-nous terminé d'être complexé d'avoir perdu sur les plaines d'Abraham? Avons-nous terminé de se sentir coupable d'avoir du succès?

Nous avons peur de déplaire, nous avons peur de passer pour raciste, nous avons peur du succès, nous avons peur de blesser, nous avons peur de nous affirmer, nous avons peur de s'opposer, nous avons peur de débattre, nous avons peur de nous révolter, nous avons peur de nous manifester, oooooooh! Suffit!

Nous ne sommes pas nés pour un petit pain. C'est faux. Mais quand quelqu'un a des rêves, de l'ambition, on lui met toujours des bâtons dans les roues, on lui dit qu'il rêve en couleurs, que c'est impossible, que ça ne fonctionnera pas, oh ça sera trop compliqué, gna gna gna gna gna. Mais attention. Il y a des gens qui ne se laissent pas démollir par les tentatives de découragement. Alors ils réussissent. Ils vont loin. Très loin. Et alors nous sommes tellement fiers de leurs réalisations. Nous les envions, nous les idéalisons, nous les citons en exemple, même si nous avons tout fait pour les décourager.

Eh bien ça suffit. Suffit cette idée que pour s'élever et pour réaliser de grandes choses il faut d'abord et avant tout marcher sur les autres. Ce n'est pas vrai.

La force du Québec c'est son coeur, cette capacité que l'on a de se réunir pour lutter pour une même cause, c'est notre culture artistique incroyable. La force du Québec, c'est tous les efforts qu'il met depuis des siècles pour s'assurer de ne pas disparaître. Nous parlons encore français ici et nous trouvons le moyen de nous trouver médiocres! Non, mais!

You-hou!!! Il n'y a pas de honte à dire "Nous sommes bons". Pas de honte à dire "Nous sommes importants". Ce n'est pas de la prétention, ce n'est pas marcher sur les autres. C'est être conscient de sa propre valeur.

Les Québécois sont des gens fantastiques, le Québec est un endroit fantastique, nous sommes parmi les gens les plus privilégiés du monde, mais on dirait qu'on a peur de le croire, de l'affirmer et d'en être fier. Peur de se définir. Peur de s'affirmer. Peur d'être fier de qui nous sommes.

Et pourtant il y a de quoi être fier...

Citation :

Mais quand quelqu'un a des rêves, de l'ambition,
on lui met toujours des bâtons dans les roues, on lui dit qu'il rêve en
couleurs, que c'est impossible, que ça ne fonctionnera pas, oh ça sera
trop compliqué, gna gna gna gna gna.

Tu sais ça sonne un peu comme l'opposé du rêve américain. Pas un cauchemar américain mais plutôt le rêve américain d'une société qui manque de confiance en elle. Vous savez un genre de on veut le rêve mais au lieu de tenter de le réaliser on cherche des raisons pour ne pas le faire!

Comme disait le sage: " L'important n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever lorsque l'on tombe." Oui, y'a une chance de manquer notre coup, mais si on fait rien y'a pas de chance de réussir.

Pis sérieux, au Québec on n'a pas de raison de ne pas essayer, on a tout pour réussir.

Et Vlan dans les dents à tous ceux qui sont trop pessimistes pour rêver, à ceux qui souhaiteraient vous les autres échouer, à ceux qui croient que la sacro-sainte humilité judéo-chrétienne prime sur la réalisation personnelle!

Je suis d'accord avec vous Isa et Simon. J'en ai marre des gens qui me demandent pourquoi j'ai choisi de faire une maîtrise dans un domaine où elle n'est pas requise. Marre, des gens qui croient que de se creuser le cibouleau est un acte de snobisme inutile. Marre de devoir "prendre mon trou" au travail parce qu'en raison de mes études avancées, certaines collègues (notez bien le féminin...) croient que je ne peux que penser et non agir (ce qui est totalement faux). Et pour donner raison à tous ceux-là, les syndicats infirmiers protègent les techniciennes au détriment des bachelières et de celles qui ont des études de 2e cycle.

Une amie psychologue me disait à l'hiver dernier que les gens veulent voir que ça va mal dans notre vie. Ça leur casse les pieds de voir qu'une autre personne a du succès en carrière, en amour, en famille alors que pour eux, ça n'est pas ainsi. Vu que je fais un peu partie de cette classe de gens qui font eux mêmes leur bonheur et qui se disent heureux:cheers: , il paraît que je fais des jaloux au travail. Elle m'a suggéré de faire l'expérience de me plaindre un peu (pas trop) à mes collègues pour attirer la sympathie... Devinez-quoi: au retour d'une fin de semaine, en me plaignant que je n'étais pas reposée puisque j'avais dû faire du grand ménage, j'ai constaté beaucoup plus d'ouverture de leur part qu'en disant que j'avais passé une belle fin de semaine et que j'étais heureuse de revoir mes collègues. Bon, je radote, mais le point est que pour plusieurs, le malheur des autres est plus important qu'une vie heureuse sans histoire.

Je suis d'accord avec vous,

de mon côté, je suis optimiste à ce sujet. Il faut dire une chose le Québec ne s'est vraiment pris en main qu'à partir des années 60 (Ce, partiellement à cause de l'auto déportation de l'élite francophone vers la France après la conquête). Par exemple, avant, c'était les Canadiens ou les Américains qui géraient nos ressources (2 émissions intéressantes à ce sujet : Chartrand et Simone, René Lévesque). Ce n'est qu'à partir du moment où René Lévesque était ministre des ressources naturelles que ça a commencé à changer .

Donc, pour la majorité d'entre nous (moi inclus) on ne va pas très loin dans l'arbre généalogique pour y trouver le bon vieux fermier. Et effectivement, dans les milieux ruraux l'ambition est nettement inférieure que dans les milieux citadins. Je crois que les possibilités que j'ai fait des études universitaires auraient été beaucoup inférieures si mes parents n'avaient pas déménagé à Québec, mon ambition y étant probablement inférieure. Mais ça sert à rien de dire ça on ne peut rien prouver.

Mais maintenant qu'on s'est pris en main, on commence tranquillement à ce faire un nom au niveau international, mais malheureusement souvent dans l'ombre du Canada. Je crois que la mentalité du complexe d'infériorité est destinée à disparaître avec le temps. J'ai confiance que dans quelques générations ça n'existera plus ici. Les gens encouragent de plus en plus leurs enfants en leur donnant de plus en plus la graine de l'ambition, parce que c'est quelque chose qui s'acquiert par l'éducation parentale, l'ambition.

D'ici là, il faut simplement ne pas écouter ces gens, et ça je le fais très bien sinon qu'est-ce que je ferais dans une maîtrise en composition (classique/contemporaine). Si il y a un milieu risqué où "il n'y a pas d'avenir", c'est bien celui-là!

Moi aussi je crois que ce complexe d'infériorité est porté à disparaître, mais c'est........................................................................................................... long....................................................................................................

Fleurisa a écrit:

Avons-nous terminé de se sentir coupable d'avoir du succès?

Désolé pour l'interruption.

Le correcteur du site a écrit:

Je suis hors sujet, évidemment, mais on dit "Avons-nous terminé de nous sentir coupable...

Lorsqu'il est présent, le pronom réfléchi doit concorder avec le pronom personnel... Ça vaut pour les phrases du paragraphe suivant également...

Voilà une manière de faire qui pourrait aider les gens à prendre conscience et à comprendre leurs fautes de français.

Alors, si ladite prise de conscience débouche sur une volonté réelle d'amélioration, il y aura nivellement vers le haut.

Mais c'est une manière de faire grossière et humiliante pour les gens visés. C'est à chacun de nous de prendre la qualité de notre français en main...

Le correcteur du site (ou devrais-je dire correctueur ( )) a écrit:

Fin de l'interruption...

Au sujet du sujet en question, je crois que si on ne considère que les répondants à cette rubrique, la proportion de québécois croyant qu'ils sont nés pour un petit pain est certainement très faible...

Un grand blagueur a écrit:

À vous lire, on crorait comprendre que vous êtes de la secte des amis joyeux du Père-Noël...

Au cas où vous ne seriez pas encore arrivé en 2007, je vous signale que ça fait longtemps que le Québec a compris qu'il n'est pas fait pour un p'tit pain... En fait, ça a fait 31 ans hier que le Québec l'a annoncé à la face du monde. Le 15 novembre 1976, lorsque les québécois ont élu un parti souverainiste à l'assemblée nationale...

Pour ce qui est de l'histoire du p'tit pain, les lulucides de tout acabit la maintiennent sous respirateur et la sortent du placard de temps en temps pour nous rappeller à quel point nous manquons de vision, à quel point notre volonté (par trop faible, à mon avis) de répartir la richesse va à l'encontre de l'intérêt des créateurs (sic) de cette même richesse.

Le narrateur d'une scène sans doute tordante a écrit:

Imaginez ici le gars qui s'engorge et qui éructe de fureur devant son écran totalement impassible...

Les gens sont ce qu'ils sont. Pas plus pessimistes ici qu'ailleurs, si vous voulez mon avis. L'insupportable vague de l'optimisme passe partout. Passe-Partout. La raison, s'il en est une, du positivisme inébranlable de notre génération. Merci, Marie Eckel...

Je crois que l’on peut difficilement considérer un échantillon de 5 personnes comme représentatif de la situation générale du Québec. En fait je crois qu’un des problèmes n’est pas vraiment que les Québécois admettent avoir le syndrome du petit pain mais plutôt qu’en pratique, ils en sont affligés.

Mon expérience personnelle me montre que plusieurs personnes disent que le Québec n’est pas né pour un petit pain mais lorsque viens le temps de proposer des projets leurs réponses est : « On ne peut pas faire ça ici nous ne sommes pas assez riche/nombreux/créatif/grand. » Moi c’est cette mentalité-là que je veux combattre, le Québec c’est plus de 7 millions de personnes, un produit intérieur brut d’environ 260 G$. C’est presque le produit intérieur brut de l’Arabie Saoudite, c’est du même ordre que la Norvège et le Danemark qui ont des populations plus petite que la nôtre. On ne viendra pas me dire que l’on ne peut pas accomplir les mêmes choses que tous ces pays et même plus car la quantité de ressources naturelles disponibles au Québec est de loin supérieur à tous ces pays.

Vous avez peut-être envie de me répondre : « Ouain mais c’est parce que nous ne sommes pas un pays justement que c’est comme ça. » Je réponds : « BULLSHIT! », la souveraineté du Québec n’est pas une solution miracle à ce problème. Au Québec nous pouvons réaliser nos projets, et d’après les résultats des référendums précédents nous voulons le faire à l’intérieur du Canada. Commençons par le faire et ensuite quand nous ne croirons plus être trop peu riche/nombreux/créatif/grand, nous reparlerons de la souveraineté.

AstroSimon a écrit:

Je crois que l’on peut difficilement considérer un échantillon de 5 personnes comme représentatif de la situation générale du Québec.

Je crois que l'on peut sincèrement considérer que je n'étais pas sérieux.

AstroSimon a écrit:

Mon expérience personnelle me montre que plusieurs personnes disent que le Québec n’est pas né pour un petit pain mais lorsque viens le temps de proposer des projets leurs réponses est : « On ne peut pas faire ça ici nous ne sommes pas assez riche/nombreux/créatif/grand. » Moi c’est cette mentalité-là que je veux combattre, le Québec c’est plus de 7 millions de personnes, un produit intérieur brut d’environ 260 G$. C’est presque le produit intérieur brut de l’Arabie Saoudite, c’est du même ordre que la Norvège et le Danemark qui ont des populations plus petite que la nôtre. On ne viendra pas me dire que l’on ne peut pas accomplir les mêmes choses que tous ces pays et même plus car la quantité de ressources naturelles disponibles au Québec est de loin supérieur à tous ces pays.

Vous avez peut-être envie de me répondre : « Ouain mais c’est parce que nous ne sommes pas un pays justement que c’est comme ça. » Je réponds : « BULLSHIT! », la souveraineté du Québec n’est pas une solution miracle à ce problème. Au Québec nous pouvons réaliser nos projets, et d’après les résultats des référendums précédents nous voulons le faire à l’intérieur du Canada. Commençons par le faire et ensuite quand nous ne croirons plus être trop peu riche/nombreux/créatif/grand, nous reparlerons de la souveraineté.

Bonne chance dans ton combat inutile....

Paul Bougon a écrit:

Bonne chance dans ton combat inutile....

C'est exactement ÇA, être né pour un petit pain.

Une petite remarque décourageante et pessimiste, d'aucune utilité constructive, adressée aux gens qui croient que les choses peuvent changer, qui croient qu'on peut apporter des solutions si nous travaillons tous ensemble, qui croient qu'il est possible de mobiliser les gens pour améliorer le sort du monde.

Ne pouviez-vous pas vous contenter de dire seulement "Bonne chance", monsieur Bougon? Était-il nécessaire d'ajouter une touche de sarcasme et d'irrespect à votre phrase? Ce commentaire est la démonstration même de ce que je dénonce.

Pourtant, de l'extrême gauche, vous devriez vous y connaître en matière d'utopie.

Je ne vous dirai jamais que votre combat est inutile. Même en étant en désaccord avec vous, même en étant sceptique, je ne dirai jamais à quelqu'un que son combat est inutile. Je ne laisserai jamais sous-entendre à quelqu'un que ses rêves sont irréalisables, qu'il rêve en couleurs, qu'il n'est pas réaliste, je ne dirai jamais à quelqu'un qu'il voit trop grand.

Vous savez comment on appelle ces gens monsieur Bougon?

Des visionnaires.

Ils peuvent avoir tort et connaître des échecs. Mais ces gens ont quelque chose qui manque au Québec. Une vision. Un rêve. Un projet. Et la confiance qu'un rêve peut devenir une réalité lorsqu'on y met les efforts nécessaires.

Georges Orwell, 1984 a écrit:

Ce sont ceux qui savent la conquête du monde impossible qui y croient le plus.

Ce n'est pas avec des "Bonne chance dans ton combat inutile...." que vous ferez de ce monde un monde meilleur monsieur Bougon. Ce n'est pas en disant à vos enfants "Bonne chance dans vos combats inutiles...." que vous leur donnerez confiance en eux et le goût de réaliser leurs rêves et d'aller au bout d'eux-mêmes.

Ce n'est pas avec des "Bonne chance dans votre combat inutile" que les femmes ont obtenu le droit de vote. Ce n'est pas avec des "Bonne chance dans votre combat inutile" que nous avons abolli la peine de mort. Ce n'est pas avec des "Bonne chance dans votre combat inutile" que nous avons abolli l'esclavage. Ce n'est pas avec des "Bonne chance dans votre combat inutile" que nous aurons un meilleur système de santé, un meilleur système d'éducation, que nous aurons de l'eau potable pour tous les peuples de la terre.

Ce n'est pas avec des "Bonne chance dans votre combat inutile" qu'on progresse.

Nous sommes ici pour échanger des idées, non des sarcasmes. Nous sommes ici pour nous écouter et non pour nous décourager les uns les autres.

Ceci dit, merci pour la correction de mon français, vous aviez entièrement raison sur ce point, quoique...

Vous pouvez croire que j'ai la croyance que le Québec est effectivement né pour un p'tit pain... C'est votre droit!

Je crois, toutefois, que s'attaquer au fait que le Québec serait (hypothétiquement) fait pour un p'tit pain est une perte de temps... Pour la simple raison que vous êtes les seuls québécois à y croire...

Tous les gens que je connais tentent d'appporter ce qu'ils peuvent et ce qu'ils ont au monde actuel... Indépendemment de leur origine... Et sans se fier aux anciennes croyances pseudo-ethniques voulant que le québécois moyen serait fait pour un p'tit pain!

Cette croyance est la vôtre et vous y avez droit, mais le fait de la combattre est, je crois, un combat inutile... Les québécois sont faits pour un grand pain!