Plus d'argent pour la santé?

Le problème du système de santé est-il vraiment un problème de liquidité? Le Québec dépense l’énorme somme de 29 milliards de dollars par année dans son système de santé. En plus d’ajouter d’année en année plusieurs milliards supplémentaire pour aider le système qui est « malade ». Pourtant d’année en année la situation ne semble pas s’améliorer, étrange non?

Personnellement je ne pense pas qu’ajouter de l’argent est la voie vers la solution. En fait je suis plutôt d’avis que c’est la mauvaise route. Vous voyez c’est un peu comme si nous avions un tuyau qui coulait à la maison, il y a plusieurs années nous avions « réparé » le tuyau en donnant un coup de marteau dessus. Alors en être intelligent capable de reconnaître une situation semblable, nous appliquons la solution qui a résolu le problème la première fois : nous frappons dessus avec un marteau. Après un échec de cette solution pour régler le problème, nous frappons de nouveau, le problème demeure. Normalement en tant que personne avec un minimum d’intelligence ne devrions-nous pas penser à changer de solution ou au moins de revoir le problème pour tenter de trouver une meilleure façon d’appliquer notre solution?

Je ne prétends pas savoir quel est le problème avec notre système de santé, mais je crois que nous devons le chercher avant d’engloutir plus d’argent dedans. Peut-être allons nous trouver que le problème est un sous financement, mais il est aussi possible que le problème soit dans la gestion de l’argent non?

Ras le bol d'entendre parler d'argent. Je crois qu'avant d'ajouter de l'argent dans un système, la première chose à faire est de regarder ses dépenses et la façon dont cet argent est géré. Je suis certaine qu'il y a du ménage à faire.

Et parlons du privé. C'est un très bel idéal le système de santé 100% public, mais visiblement notre système ne fonctionne pas bien. Je ne dis pas que le privé est LA solution, je dis que c'en est une et que je suis fatiguée des gens qui disent NON NON NON en se fermant les yeux, se bouchant les oreilles et en refusant d'écouter ce qui est, je crois, une solution. L'accessibilité des soins est de toute façon non négociable. Un système à deux vitesses peut-être, mais où ça ira visiblement plus vite pour tout le monde. La question est à étudier.

Et puis parlons du manque d'originalité et de créativité.

Vous savez, à l'école, quand on fait un projet avec les jeunes et qu'on a besoin de financement, qu'est-ce qu'on fait? On se réunit et on se remue les méninges. On cherche comment on pourrait financer le projet, on trouve des idées originales. Oui, bien sûr, sur 20 solutions il peut y en avoir 19 qui ne mèneront nulle part et qui seront complètement farfelues. Et alors? C'est toujours comme ça qu'on trouve les bonnes idées. Et puis comme ça, eh bien, les jeunes ils les trouvent les sous. Bon, ben, si des enfants du primaires et des adolescents au secondaire sont capables de se réunir, réfléchir, se questionner pour trouver des solutions, je ne peux pas croire que notre gouvernement en soit incapable.

Il y a un tas de gens qui proposent des initiatives et, au lieu de les écouter et les encourager, complexe d'infériorité typiquement québécois et syndrome de la déficience acquise, on les décourage et on leur dit oh ça ne fonctionnera pas.

Je crois que le système de santé doit prendre un virage, favoriser les initiatives des gens impliqués dans le système, favoriser les soins à domiciles, aider les aidants naturels, que les différents intervenants doivent mieux communiquer entre eux, etc. Du dialogue et de l'entraide quoi. Je refuse que mes impôts paient pour 6 consultations différentes à 6 médecins différents qui feront 6 prescriptions différentes dans 6 établissements différents pour le même problème mineur où prescrire un placebo ferait le même effet (voire moins de dommages) ou pour un déplacement en ambulance inutile et injustifié, etc.

Je suis fatiguée d'entendre parler d'argent dans le système de santé. Je ne crois pas que ça soit la solution et je crois que le système de santé est dû pour une réforme intelligente quant à sa structure et son fonctionnement. Et puis sommes-nous si malades??? Je crois qu'il ne faut pas perdre de vue que nous avons malgré tout un des meilleurs système de santé au monde et que nous sommes parmi les plus privilégiés du globe. Ce n'est évidemment pas une raison pour ne pas s'améliorer

Je suis vraiment fatigué d'entendre chialer les gens qui croient que les intervenants sont incompétents... Les infirmières, les médecins et les ambulanciers sont qualifiés pour gérer les problèmes qui se présentent à eux... Ils savent de quoi ils parlent... Tout ce qu'ils réclament, c'est les moyens de pratiquer leur métier....

Personne ne remet en doute la compétence des intervenants, mais plutôt l'efficacité de l'administration.

J'ai entendu cette semaine aux nouvelles à la radio (je n'ai pas de télé) que lorsqu'il y a moins d'infirmières, elles font plus d'heures supplémentaires, sont plus fatiguées et font donc plus d'erreurs. C'était de l'ordre de 1 sur 3 je crois au Québec qui avait reconnu s'être trompée dans une dose à administrer à un patient. Enfin, il faudrait que je fasse une petite recherche pour trouver l'étude...

En fait je trouve qu'on oublie souvent dans le domaine de la santé publique et de l'intervention que les gens qui y travaillent sont des êtres humains. Quand on travaille d'humain à humain, notre premier outil de travail est soi-même et c'est celui dont on doit prendre soin.

Le problème au Québec, c'est qu'on ne prend pas soin de nos intervenants. On ne prend pas soin des médecins, des infirmiers, des ambulanciers, des enseignants... on prend des décisions qui les concernent sans les consulter ou sans tenir compte de leur opinion, et après on s'étonne quand ça ne va pas bien...

J'ai entendu cette semaine aux nouvelles à la
radio (je n'ai pas de télé) que lorsqu'il y a moins d'infirmières,
elles font plus d'heures supplémentaires, sont plus fatiguées et font
donc plus d'erreurs. C'était de l'ordre de 1 sur 3 je crois au Québec
qui avait reconnu s'être trompée dans une dose à administrer à un
patient. Enfin, il faudrait que je fasse une petite recherche pour
trouver l'étude..." (Fleurisa)

Vraiment? Seulement 1/3? Je n'y crois pas mais pas du tout! Selon mon expérience, c'est plutôt entre 2/3 et 3/3 des infirmières qui ont fait une erreur un jour ou l'autre. Pas une erreur majeure nécessairement mais je suis sûre que bien des infirmières ont donné une Tylenol alors que le temps n'a pas été écoulé depuis la dernière (qui n'avais pas été notée au dossier par l'infirmière précédente) ou des erreurs de ce genre-là. L'erreur la plus fréquente, je crois, c'est d'oublier (dans le rush) de donner un médicament et généralement de le donner un peu plus tard que prescrit (considéré comme une erreur sur la posologie). Malheureusement, toute la paperasse impliquée par une erreur de médicament ainsi que la peur du reproche empêche plusieurs infirmières de documenter leurs erreurs et celles qu'elles notent chez leurs collègues.

J'ai beaucoup plus à dire mais là, il faut que je parte travailler, y'a des clients qui vont m'attendre! À suivre...